Le Daridorexant – Une nouvelle option pour le traitement de l’insomnie à connaitre
Le Daridorexant est un antagoniste des récepteurs de l’orexine, un neurotransmetteur spécifique impliqué dans l’éveil. Disponible en France sous le nom commercial Quviviq depuis mars 2024, il représente une nouvelle option de traitement pour l’insomnie chronique chez l’adulte.
Comment ça marche ?
L’orexine régule les cycles de sommeil et d’éveil. Le daridorexant cible spécifiquement ces récepteurs, réduisant l’hyperactivité des voies de l’éveil, facilitant l’endormissement et améliorant la continuité du sommeil. Notons qu’il n’altère pas les proportions des différents stades de sommeil, contrairement aux benzodiazépines et hypnotiques.
Est-ce si nouveau que ça ?
Pas vraiment. Bien que les antagonistes des récepteurs de l’orexine soient étudiés depuis 2006 aux États-Unis et commercialisés depuis 2014 au Japon et aux États-Unis, leur introduction en Europe est plus récente. Seul le Daridorexant a été approuvé par l’Agence Européenne du Médicament en avril 2022 et est désormais remboursé, suivant l’avis favorable de la Commission de la transparence de la HAS rendu en 2023.
Ce que nous en dise les études
Les recherches montrent que le Daridorexant est efficace pour améliorer l’endormissement, le maintien du sommeil, la durée totale du sommeil, et même les symptômes diurnes notamment l’envie de dormir. Toutefois, il serait un peu moins efficace sur l’endormissement et le maintien du sommeil que mes médicaments fréquemment utilisés pour l’insomnie, comme les benzodiazépines et la zopiclone.
Que retenir pour ma pratique :
Utiliser le Daridorexant (Quviviq) uniquement pour les insomnies chroniques chez l’adulte, après échec des mesures non médicamenteuses. (On pensera aux Ateliers de prise en charge de l’insomnie proposé par notre dispositif !)
Suivre les indications de prescription :
- Vérifier les contres indications : Narcolepsie et insuffisance hépatique sévère
- Vérifier les interactions médicamenteuses, notamment avec les inducteurs et inhibiteurs du CYP3A4. Au passage on déconseillera le jus de pamplemousse le temps du traitement.
- Prescrire d’emblée à 50 mg, 30 minutes avant le coucher. La dose à 25mg n’est utilisée qu’en cas d’interactions médicamenteuses. Par ailleurs les études montrent bien que l’efficacité est obtenue à la dose de 50mg.
- Vérifier la tolérance : les effets secondaires les plus fréquents sont la somnolence et les céphalées. Il est conseillé de respecter un intervalle de 9h entre la prise et la conduite.
- Réévaluer régulièrement le traitement et discuter son arrêt après 3 mois d’utilisation.
- Le traitement peut être interrompu sans diminution progressive de la dose.
- La bonne application des mesures non médicamenteuses, notamment les principes des thérapies comportementales et cognitives de l’insomnie (TCCi), préviendra les rechutes à l’arrêt du traitement.
Bien qu’il ne soit pas contre indiqué chez la personne âgée MG&Psy37 vous recommande de demander un avis géronto psychiatrique pour les patients de plus de 65 ans.
Bien qu’il n’y ait pas de contre-indications absolues chez la femme enceinte et la femme allaitante l’absence de suffisamment de données scientifiques invite à la prudence. MG&Psy37 vous recommande d’éviter le Daridorexant dans les deux cas.